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Deux responsables d'une agence Pôle emploi ont été pris en otages lundi pendant quelques heures par un homme dans le XIe arrondissement de Paris, a-t-on appris de source policière.
La prise d'otages a débuté vers 11h30, rue Pelée, et s'est terminée environ trois heures plus tard avec la libération des deux otages, sains et saufs. Le preneur d'otages s'est rendu et a été interpellé.
Christian Denisot, un informaticien au chômage de 45 ans, a sorti une arme qui s'est avérée factice lors d'un rendez-vous avec sa conseillère. Il a exigé de voir la direction et a pris en otage la directrice de l'agence et son adjoint.
La police est intervenue rapidement et a obtenu la reddition du preneur d'otage après trois heures de négociations.
Une cellule psychologique a été mise en place pour les employés du site, qui sera fermé mardi.
Le ravisseur avait exposé ses motivations dans un mail adressé au site internet d'informations Rue89.
"Je m'appelle Christian Denisot, 45 ans, intelligence moyenne, culture moyenne, sans talents particuliers, Français moyen", a-t-il écrit.
"Depuis le début des années 2000, comme pas mal de citoyens français, je galère; mais depuis quelques années, j'ai amorcé les étapes ultimes qui mènent à la précarité", poursuivait-il.
"Mon âge est, à l'évidence, devenu un handicap certain dans ma recherche d'emploi (en fait, dès 35 ans vous êtes trop vieux). Les CDI sont introuvables. CDD de plus en plus rares, de moins en moins qualifiés et rémunérés".
Il réclamait en outre "la dissolution des groupuscules sionistes violents" en France. Son geste était cependant motivé avant tout par un "ras-le-bol" du chômage, a-t-on précisé de source policière.
Le syndicat Unsa-Pôle emploi a réagi à la prise d'otages pour dénoncer les conditions de travail dans les agences dédiées aux demandeurs d'emploi.
"Même s'il s'agit de l'acte isolé d'une personne déséquilibrée, l'Unsa rappelle qu'au quotidien les agents de Pôle emploi sont confrontés à des situations conflictuelles (agressions verbales, physiques,..)", dit un communiqué du syndicat.
L'Unsa-Pôle emploi condamne le manque de moyens et l'absence de cap au moment où la société française traverse l'une de ses plus graves crises".
reuters.com