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Un casque intégral. Une paire d'yeux qui voit, repère et sélectionne sa proie, l'exécute avec calme, puis repart sans courir, sur son T-max, le scooter le plus vendu au monde. Lorsque ces deux-roues sont utilisés dans les règlements de comptes, seul le tueur-passager en descend; le conducteur patiente sans arrêter ce moteur qu'on n'est jamais sûr de redémarrer. L'homme qui a abattu trois enfants de 3, 6 et 8 ans, et un père de 30 ans, lundi 19 mars, peu avant 8 heures du matin, à l'heure de la prière, est arrivé seul à l'école Ozar-Hatorah de Toulouse. Il s'est garé, a tiré une première salve, a attrapé une petite fille par les cheveux dans la cour et lui a tiré une balle dans la tempe. Il en est reparti seul: décidé, précis, glacial, comme il était arrivé.
Avant même la radio, beaucoup, dans la Ville rose, ont été avertis du drame par la petite musique des 'alertes' de leur téléphone portable. 'Fusillade devant une école de Toulouse', a écrit l'Agence France-Presse à 8 h 42. Puis, avant même qu'on n'évoque des victimes: 'Le tueur est parti à scooter.'
A scooter? Entre larmes et sanglots, Toulouse, stupéfiée, a compris avant tout le monde. A scooter, comme le tueur de Montauban. Comme l'homme qui, les 11 et 15mars, a déjà méthodiquement tiré plusieurs balles sur trois parachutistes, entre la tête et les épaules. 'C'est l'homme invisible, qui apparaît et qui disparaît, frissonne le romancier Christian Authier, 'plume' de L'Opinion indépendante, un hebdomadaire local. Le tueur qui bondit comme sorti d'un jeu vidéo.'
Trois enfants sont morts, sept personnes en tout, sous le feu, semble-t-il, d'un même 'homme au scooter'. De sinistre mémoire, la France n'a jamais rien connu de tel. Richard Durn, qui s'est suicidé, avait tiré sur un conseil municipal, à Nanterre, en 2002, mais il avait été maîtrisé lors de cette tuerie collective.
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